Bal d’automne
Le vent comme un traître râle, s’agite, s’élance,
S’échappe à travers les faubourgs,
Embrasse avec ruse les bourgs
Et semble tout briser sur son passage.
Le long des faubourgs, la bruyère garnie de ses clochettes
Touffues d’un violet mât, en inflorescence,
Pavane gracieusement tandis que, même les conifères
Frissonnent tout doucement et murmurent : « Quel vent ! ».
Des hauts arbres, les feuilles jaunes qui se vantent
Un peu trop de leur couleur or, rose, et granit,
Viennent danser au sol. Et leur tango ensorcelé
De la cime aux racines, accroche nos yeux enjoués.
Le vent comme un traître râle, s’agite, s’élance,
Enlace et festoie avec quelques vanneaux huppés perdus qui,
Dans leur talent d’acrobates déploient des vols planés et piqués,
Voyant notre regard dompté, le vent farouche
S’acharne davantage sur ses instruments de musique.
Au loin, un couple d’amoureux, presqu’à l’automne de ses amours
Flâne pareil aux feuilles dorées par la sève, le soleil et le temps.
Les tourtereaux s’étreignent tout doucement et murmurent
L’un à l’autre: « Quel temps frisquet ! »
« Ô quel délice, que tu sois là ! C’est l’automne ».